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NEGOCIATIONS SALARIALES

Comme prévu, la première réunion qui s’est déroulée le 9 janvier, a satisfait à l’exercice traditionnel d’examen des statistiques fournies par la direction et par le dépôt des revendications syndicales.  Ce fut donc l’occasion pour la CGT de développer le tableau que nous avions dépeint dans nos précédentes Infos. Et malgré un brevet d’autosatisfaction du statisticien maison Jean-Pierre MICHEL, la direction a bien dû reconnaître que sans augmentation individuelle ou promotion, le pouvoir d’achat du salaire de base a diminué…Ce qui fut le cas en 2003 pour 19 313 salariés, soit 56,5% de l’effectif ! Si l’on y ajoute l’influence de la répartition des rémunérations variables,  dont sont exclus d’office près de 12% des salariés chaque année,…la situation devient sulfureuse ! D’autant plus que nous avons connu l’an dernier, l’un des plus mauvais accord depuis des années. L’enveloppe globale de cet accord est estimée par la direction à environ 17,4 millions d’euros… à rapprocher des 40,1 millions d’euros de part variable et des 280 millions de bonus distribués la même année! Après cette confrontation, chaque syndicat a donc exposé ses revendications. Pour l’essentiel, elles sont de 2 types. Pour la CGT, la CFDT et FO, une augmentation du salaire de base identique pour tous (entre 850 et 650 euros) apporterait un correctif aux dérives constatées. Côté SNB et CFTC, la revendication est par contre basée sur une augmentation hiérarchisée de 3% du salaire…soit une accentuation de ce que nous dénonçons car plus le salaire est élevé, plus la mesure sera elle aussi élevée, ne venant qu’aggraver les écarts entre hauts et bas salaires. Côté direction, et en réponse à ces revendications, Philippe PERAIN, directeur des relations sociales, a tenté, sans succès, de nous faire verser une larme sur les résultats 2003 de la SG, «bons mais pas exceptionnels comme en 2000», qui s’inscrivent malgré tout, dans le contexte économique d’une «reprise molle»…Il a ensuite embrayé sur les mesures qu’envisage la direction pour 2004 qui seront constituées d’un «mixte» : mesure  exceptionnelle (  en clair, la prime ! ) et une mesure pérenne avec une effort sur les plus bas salaires….Il a également admis le principe de la reprise d’une négociation sur les critères d’attribution des rémunérations variables. Prochaine épisode le 21 janvier, lors de la non moins traditionnelle deuxième réunion de négociations salariales.

DANIEL BOUFFON

Spécialiste de la provocation, Daniel Bouton vient de publier un point de vue retentissant dans le journal Le Monde. Il y détaille «13 propositions» qui ont déclenché un tel tollé que même l’UMP s’est fendue d’un communiqué critique pour désapprouver ! Mais, au-delà des apparences, l’opération est cousue de fil blanc. Tandis que le chef de l’état et le gouvernement ont fixé au premier semestre de l’année 2004 la réforme de l’assurance maladie, le MEDEF lance son éclaireur. Le scénario est connu, il fut employé pour les retraites : on agite d’abord l’épouvantail et finalement on se dit qu’on a évité le pire, même si on y perd beaucoup. A y regarder de près, les 13 points contiennent l’essentiel des exigences du MEDEF et n’ont rien d’original, le fond est seulement noyé par l’anecdotique, voire le nauséabond comme la lutte contre la fraude à la sécu qui sent les propos du zinc du dimanche matin. En acceptant d’être le bouffon du baron Ernest, au sens moyenâgeux du terme, notre pdg ne s’est pas grandi, mais il a finalement dit tout haut ce que ses congénères pensent tout bas, et c’est bien plus grave.