ACCORD BÂCLÉ
Encore une fois la négociation s’est conclue a minima, par la signature d’un accord avec le seul SNB sur la question des conditions d’attribution des indemnités à caractère social. Démarrée à l’origine à propos de l’allocation vacances et études dont la direction avait remis en cause subrepticement les critères de versement, on termine sur un accord généralisé aux indemnités de crèche et de garde. Le problème, c’est que cet accord exige que les enfants soient à charge fiscalement pour permettre le versement de l’indemnité et des allocations… et encore, il a fallu que nous insistions lourdement pour que le versement d’une pension alimentaire soit considéré comme une charge fiscale… Cela va donc conduire à exclure tous les enfants des couples non mariés qui ne sont pas inscrits sur la déclaration de revenus du demandeur ! Voilà comment on a expédié une affaire délicate en la présentant comme un choix de société en faveur de la modernité. Certes, il faut rappeler que c’est la DRH qui avait remis en cause une application plus libérale des conditions d’attribution. Rien n’obligeait pourtant à la précipitation et cet accord va avoir des conséquences que personne ne sait mesurer ! Entre ceux qui pourront aujourd’hui prétendre aux versements et ceux qu’en seront exclus, c’est un curieux marché auquel à finalement souscrit cet accord… un marché dont la direction pourrait sortir très gagnante. Voilà déjà de nombreuses années que toutes les indemnités à caractère social perdent de leur pouvoir d’achat, la direction n’acceptant de les augmenter que très en deçà de l’inflation… Cette fois-ci elle pourrait encore y gagner par une réduction drastique du nombre de bénéficiaires, car les " familles recomposées " dûment légitimées par le remariage sont ultra-minoritaires. Il ne reste donc qu’une seule solution pour l’instant aux nouveaux exclus, faire enregistrer par le juge des affaires familiales le versement d’une pension, mais ce n’est qu’un pis-aller. A moins que la grogne ne soit suffisamment perceptible par la direction pour qu’elle corrige le tir plus vite ! En étendant cet accord aux indemnités de crèche et de garde, elle a pris le risque d’un mécontentement renouvelable mensuellement … Ce n’est pas ainsi que l’on bâtit des accords sociaux solides, et la DRH ferait bien d’arrêter de se contenter d’un seul signataire pour passer en force comme elle l’avait déjà fait en janvier 2003 avec le SNB sur les salaires. L’affaire n’est donc pas close, quitte à heurter quelques susceptibilités.
COMITÉ EUROPEEN
La réunion du comité d’entreprise européen du 25 juin a été surtout l’occasion d’un satisfecit de la Direction Générale sur sa stratégie, le fonds de commerce se porte bien, les acquisitions ont fortement augmenté le groupe qui est passé de 45000 à 86000 personnes en 6 ans, dont 50 % à l’étranger. Ce tableau de la période rose est toutefois entaché par la hausse du coût du risque, la plus forte progression étant située aux USA : + 107% qui représentent 345 millions d’euros en 2002. Globalement donc, le groupe dégage un ROE de 9,4% en 2002, loin, très loin de ce qui est présenté en France comme un seuil de survie.
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