8ème réunion sur la dé-construction des IRP BDDF CDN - 24 juin 2022 |
Sans coup férir – Fin de la négociation IRP, 23 juin 2022
Pour la 8ème et ultime réunion de négociation sur la constitution des futures instances représentatives du personnel (IRP) dans le cadre de la fusion SG CDN (Vision2025), la direction avait convié l’ensemble des syndicats représentés sur le périmètre actuel de la future nouvelle banque. FO et Unsa ont donc exceptionnellement participé à cette ultime réunion. Nous avions reçu les documents suivants (IRP NVBQ et vote électronique). Pour permettre aux représentants des 2 syndicats invités en bout de course de comprendre la position des uns et des autres, la CGT a rappelé les siennes. Nous sommes aussi revenus sur les conséquences importantes que cela aura dès 2023 sur la capacité de peser sur les conditions de travail, la mise en œuvre du projet Vision 2025 et l’accompagnement dont les collègues ont besoin. En divisant par 2 ou 3 le nombre de représentants du personnel, la direction y voit bien l’intérêt de dissoudre les derniers contrepouvoirs qui pourraient encore subsister. Elle achète la paix sociale à bons comptes, au prix de quelques heures de délégation par-ci par-là, tout en étant loin de ce qui sera nécessaire pour faire face à la mise en œuvre du projet. Elle propose même de faire signer un texte qui est moins disant et en dessous de ce que prévoit les ordonnances Macron et le code du travail ! La direction va même jusqu’à favoriser les plus grosses organisations syndicales en donnant des délégués syndicaux supplémentaires en fonction de leur poids électoral. Or, s’il est logique qu’une organisation ait plus d’élus en fonction des résultats aux élections, la représentation syndicale ne peut dépendre des calculs d’impacts décidés par la direction. C’est pourtant ce qu’il se passe, puisque la direction l’a expliqué en réunion, « avant de bouger les curseurs pour les délégués syndicaux, nous allons voir l’impact ». Il est loin le temps où la direction devait chercher des compromis sur ce type d’accord. Depuis les ordonnances Macron, la signature d’un ou deux syndicats majoritaires permet de mettre en œuvre des accords … fussent-ils aussitôt dénoncés par les signataires (comme pour la négociation salariale de cette année, avec 0,7% d’augmentation collective face à une inflation de 5%). Il ne semble donc qu'il n'y a plus beaucoup de suspens. Nous avons rappelé que, depuis le début de cette 3ème vague de négociations (après celle de l’harmonisation des statuts puis celle de l’encadrement des suppressions de postes), nous faisions face à une négociation en sous-main qui vise principalement à reclasser les actuels militants (SG ou CDN) qui resteraient sur le carreau à la mise en œuvre de l’accord, plutôt qu’à chercher le bon équilibre dans la construction des IRP dont les salariés (et les directions locales) de la future banque auront besoin. Nous avions déjà expliqué tout ceci dans les réunions précédentes, sans que cela ne pèse sur la position des uns et des autres. Nous avions même écrit à la direction quelques jours avant que ne soit pliée cette dernière réunion pour faire part de quelques contrepropositions (cf lettre à la direction). La réponse de la direction est identique à celle du début et reste arcboutée sur ses exigences du départ (cf la réponse) . Au final, cette négociation (comme celle sur l’harmonisation des statuts entre les salariés de la SG et ceux du Crédit du Nord) n’aura pas couté cher à la direction. C’est le moins qu’on puisse dire. Elle a bien lâché quelques heures par ci par là (et même des dispositifs très très spécifiques pour la Corse), mais elle risque d’obtenir ce qu’elle recherche depuis le début : des « trucs » qui vont lui permettre d’avoir les coudées franches, au détriment des salariés, pour la suite de la mise en œuvre de Vision 2025… et à très longs termes. Cette ultime réunion aura donc été une nouvelle fois l’occasion d’une lecture des 35 pages du projet d’accord et pour certains de demander quelques miettes alors que l’entreprise de démolition du contrepouvoir dans le réseau est à l’œuvre. Un sujet décidément très à la mode depuis l’élection présidentielle… La direction a bien fait quelques pirouettes pour éviter que tout le monde comprenne que les locaux syndicaux existants seront remis à disposition de BDDF, qu’elle déroge au droit syndical, qu’elle va limiter les débats dans les CSE, que la libre circulation des élus – sans entrave- sur un périmètre est une douce illusion et que la représentation de la direction n’est pas encore clairement figée. Finalement, FO a fait une déclaration pour dénoncer cette entreprise de démolition du dialogue social (qui divise par 3 le nombre d’élus locaux pour aider les salariés). Pour la CGT, nous avons rappelé qu’il fallait inscrire l’obligation de neutralité de la direction (et des directions locales), notamment lors des élections qui auront lieu, car les contre-exemples ont foisonné ces dernières années. Après 3 heures de réunion, la direction a précisé qu’elle allait envoyer les « projets définitifs » avant la réunion de signature fixée au 5 juillet. Bien évidemment, il est hors de question que la CGT participe à ce simulacre et nous allons donc malheureusement devoir mettre en œuvre ce dont nous avons prévenu la direction : utiliser tous les moyens à notre disposition pour éviter que tout ceci ne tourne à la boucherie. Les salariés ont besoin d’une représentation du personnel forte, disponible et indépendante de la direction. Nous vous conseillons donc vivement de rejoindre nos équipes qui sont sur le pont pour constituer la task force (la force nécessaire) dont nous aurons tous besoin dans les mois qui viennent !
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Vision 2025 : Dernière étape avant le carnage annoncé ? 24 juin 2022
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- Écrit par : Philippe FOURNIL
- Catégorie : 4 - Rapprochement BDDF/CDN
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